Crise d’angoisse, attaque de panique, trouble panique...

Publié le 13 octobre 2022 à 10:55

« La peur de la peur qui déclenche la panique »

 

Il ne s’agit pas ici de s’intéresser aux critères diagnostiques du trouble panique, mais de partager un point de vue sur sa formation et son fonctionnement. Le trouble panique est considéré comme un problème et qui, par définition, se résout plutôt qu’une maladie incurable et fatale.

 

Formation de l’attaque de panique

 

La panique survient par la tentative de l’esprit de combattre les sensations physiologiques de la peur lorsqu’elles apparaissent comme anormales pour la personne. Ces sensations peuvent être perçues comme anormales par la personne si la peur est vécue avec une intensité, une fréquence ou une durée qui dépassent le seuil perçu comme normal de la personne.

La panique est définie par beaucoup comme la forme la plus extrême de peur qui, si en dessous d'un certain seuil représente une ressource permettant d'alerter l'organisme sur des situations dangereuses, au-dessus de cette limite elle devient pathologique.

 

Exemple : Il peut être sain de ressentir une grande peur si une voiture fonce sur nous. Elle peut être pathologique si elle nous empêche de conduire.

 

L’accélération rapide des symptômes physiologiques comme les battements cardiaques, le rythme respiratoire, la transpiration ou les vertiges dans une situation perçue comme dangereuse mais avec un danger non réel entraîne la sensation de perte de contrôle.

 

Exemple : Une personne se promène dans un supermarché, elle a chaud et pense : « J’ai chaud, ça n’est pas normal ». Alors que de nombreuses personnes ont eu chaud dans un supermarché sans déterminer que cela n’était pas normal. En pensant que cela n’est pas normal la personne peut être tentée de se dépêcher, voire de s’énerver dans la file d’attente à la caisse pour aller prendre l’air le plus vite possible.

 

« L’effet devient la cause »

 

C’est cette sensation de perte de contrôle qui peut engendrer la tentative de contrôler volontairement les réactions physiologiques de la peur, mais qui va en fait les augmenter et conduire à la panique. Le simple fait d'essayer de se calmer volontairement sans succès alimente l'intensité émotionnelle.

 

« Le contrôle qui fait perdre le contrôle »

 

Formation du trouble panique

 

Une première attaque de panique peut être considérée comme une « fausse alarme » qui devient apprise, elle peut réapparaître dans des situations similaires, mais aussi de manière imprévisible dans d’autres situations. Simplement ressentir la présence de sensations similaires à l’attaque de panique peut contribuer à déclencher celle-ci.

 

À la suite de cette première expérience, la personne va automatiquement mettre en place des tentatives de contrôle avec pour volonté de réduire les sensations désagréables et d’éviter de revivre ce tsunami émotionnel.

Ce sont les différentes tentatives de solutions dysfonctionnelles qui vont progressivement construire le trouble :

 

  • La tentative d'éviter ou de fuir les situations susceptibles de nous faire peur : par cette manœuvre on se sent de moins en moins capable de les affronter et elles prennent dans notre imagination un caractère de plus en plus terrifiant.
  • La recherche d'aide et de réassurance, on se sent en sécurité sur le moment, mais même si nous réussissons, nous confirmons aussi notre incapacité à gérer seul la situation.
  • La tentative de garder sous contrôle ses réactions physiologiques, qui provoque paradoxalement une perte de contrôle. Le contrôle volontaire des fonctions spontanées de l’organisme va altérer celles-ci et augmenter la peur déjà existante de perdre le contrôle.


Les évitements directs (je ne sors pas) ou subtils (je me fais accompagner) sont des éléments qui peuvent contribuer à la formation d’une agoraphobie, on parlera alors de trouble panique avec agoraphobie. (voir article sur l'agoraphobie)

 

Solutions

 

Le changement thérapeutique ne peut s'opérer dans une dynamique de persistance du problème. Si l'évitement, la demande d'aide et les différentes tentatives de contrôle ratées sont ce qui transforme et alimente une réaction de peur en panique, alors interrompre ces tentatives de solutions dysfonctionnelles devrait naturellement contribuer à la disparition du trouble.

Les outils et les méthodes utilisés en thérapie brève permettent de développer les ressources de la personne facilitant le changement et la résolution du problème.

 

Il peut être aussi nécessaire de capter les intentions positives de ce comportement, malgré son caractère handicapant et désagréable, il y a bien à l’origine une fonction positive. Il s’agira de faire évoluer les solutions qui répondent aux intentions de façons plus adaptées et bénéfiques pour la personne aujourd’hui.

 

Exemple : Après un accident de voiture, je peux ressentir une forte anxiété à l’idée de reconduire à nouveau. L’intention positive peut être de me protéger en me prévenant d’un nouveau risque de subir un accident.

 

Même si on peut comprendre de façon conceptuelle le fonctionnement du trouble panique, on ne peut établir une recette prédéfinie de résolution du problème. Les solutions sont à étudier au cas par cas et doivent permettre de la souplesse, pour s’adapter au rythme et à l’environnement de la personne.

 

 

« L’aspect caractéristique de la peur panique réside dans l’incapacité à comprendre clairement ses causes de façon claire, on les suppose plutôt qu’on ne les connait, et dans le fait que l’on finit par faire de la peur elle-même la cause de la peur. » Arthur Schopenhauer

 

Publié le 13/10/2022 par C. Jamet

Sources (« Peur, panique, phobie » G. Nardone ; « Manuels d’Hypnose et de Thérapie Brève : Agoraphobie » J. Boutillier)


Thérapie brève & Coaching / Hypnose et PNL

38 rue de la gare 61100 Flers - 06 68 68 32 81